L’hallux rigidus correspond à l’arthrose de l’articulation à la base du gros orteil (hallux).
L’arthrose correspond à l’usure anormale du cartilage qui permet le bon fonctionnement de l’articulation. Avec la destruction du cartilage, l’os se retrouve progressivement à nu ce qui engendre des frottements anormaux et des douleurs lors des mouvements de la 1ère phalange.
L’arthrose évolue progressivement et engendre 3 types de symptômes :
- Des douleurs articulaires liées au frottement des surfaces osseuses entre elles après la perte du cartilage.
- Des déformations articulaires liées à la production d’éperon osseux (ostéophytes). Ceux-ci peuvent atteindre un volume important notamment sur la face supérieure de l’articulation et engendrer des problèmes de frottements douloureux lors du chaussage.
L’hallux reste généralement axé c’est ce qui le différencie des problèmes d’hallux valgus.

Hallux Rigidus (arthrose de l’articulation à la base du gros orteil)
- Une raideur articulaire touchant notamment la flexion dorsale de l’articulation. Celle-ci va progressivement diminuer (hallux limitus) puis disparaitre (hallux rigidus). Dans les cas évolués, l’enraidissement complet finit par retentir sur la deuxième articulation de l’hallux, celle entre les deux phalanges (hallux en barquette).
Photo barquette
L’évolution de cette usure articulaire se fait vers une augmentation de la raideur et des douleurs. Cela peut engendrer, outre l’hallux en barquette, des répercussions sur les autres rayons (métatarsiens latéraux) et orteils.
L’examen clinique est un temps fondamental car il permet de confirmer le diagnostic (souvent pris à tort pour un problème d’hallux valgus) mais aussi d’évaluer son stade et de rechercher des retentissements.
Examen d’imagerie
Un bilan radiographique comparatif des 2 pieds en charge (bilan podométrique) est l’examen clé à réaliser comme dans les problèmes d’hallux valgus.
Il est indispensable pour la prise en charge puisqu’il permet d’appréhender la déformation et de la quantifier de manière objective. Ces radiographies permettront d’évaluer en plus de la déformation, la forme du 1er rayon (pied grec, carré ou égyptien) et également la forme globale du pied (plat, normo axé ou creux).
Cette évaluation précise est nécessaire pour appréhender le retentissement des déformations sur le pied et en cas de chirurgie de planifier au mieux le geste opératoire.
En fonction des constatations cliniques et radiographiques, des examens complémentaires pourront éventuellement s’avérer nécessaires.
Traitement
Les solutions médicales simples comme par exemple l’adaptation du chaussage et la réalisation de semelles orthopédiques sont indispensables avant d’envisager une solution chirurgicale.
Les solutions chirurgicales aux problèmes d’arthrose de l’hallux sont multiples et s’adapteront au degré d’arthrose, à vos symptômes mais aussi aux facteurs mécaniques locaux évalués par votre chirurgien lors de l’examen clinique et grâce au bilan d’imagerie.
Des solutions conservatrices dites de sauvetage (nettoyage articulaire, ostéotomies de réaxation, …) pourront vous être proposées au cas par cas afin d’essayer de décomprimer l’articulation et de conserver la mobilité quand cela semblera possible.
Si l’usure articulaire est trop importante, les solutions conservatrices ne pourront pas vous être proposées. Dans ce cas, la solution de référence (gold standard) notamment face aux douleurs repose sur le blocage articulaire (arthrodèse) entre le métatarsien et la 1ère phalange. La chirurgie est réalisable par voie mini invasive grâce à du matériel dédié et spécifique afin de faciliter votre convalescence.

Blocage articulaire entre le métatarsien et la première phalange
Le blocage articulaire réalisé permet un déroulé du pas quasiment normal sans boiterie apparente. Il n’y a pas de perte de la fonction de propulsion de l’hallux, la marche et la course sont donc possible. Le chaussage varie de semelles plates jusqu’à une hauteur de 4 cm de talon.
La durée de convalescence est liée à la fusion du foyer d’arthrodèse et varie entre 4 et 12 semaines. Le respect des consignes post opératoires données par votre chirurgien vous permettra une convalescence plus aisée et un meilleur résultat final. L’arrêt de travail est en général de 6 à 8 semaines mais tiendra compte des spécificités professionnelles de chacun. La reprise sportive peut généralement se faire vers 3 mois et demi post opératoire.
Une solution prothétique (arthroplatie) existe également si les solutions conservatrices ne peuvent pas vous être proposées. Cependant elle n’est indiquée que pour un nombre restreint de cas et sous certaines conditions cliniques et radiologiques. Votre chirurgien ne vous la proposera que si votre cas le permet.

Une solution prothétique (arthroplatie) existe
Par ailleurs, selon les constatations de l’examen clinique et des radiographies pré opératoires, des gestes complémentaires pourront vous être proposés sur le reste de l’avant-pied au cas par cas. La prise en charge de l’avant pied dans sa globalité est indispensable pour obtenir les meilleurs résultats post-opéraoires.