Le tendon d’Achille est le tendon qui relie les muscles du mollet à l’arrière de l’os du talon (calcanéum). Il est responsable de la propulsion lors de la marche. Il peut être atteint de deux types de lésions : soit traumatique (rupture du tendon d’Achille) soit dégénérative (tendinopathie). Dans les deux cas, très souvent, la pathologie est liée à la pratique sportive. La rupture survient lors d’un effort brutal et la tendinopathie lors d’un geste répété.
Clinique
La rupture survient très souvent lors d’une impulsion ou d’un effort sportif (réception de saut, départ de course, démarrage au tennis, …). Elle peut parfois survenir chez les personnes plus âgées dans un contexte de tendinopathie chronique. Dans de rare cas elle peut survenir après la prise de certains médicaments (antibiotique de type fluoroquinolone).
Lors de la rupture, le patient décrit classiquement une sensation de claquement à l’arrière de la cheville comme un coup de fouet parfois audible. La chute survient à la suite de ce claquement. La marche reste possible mais se fait avec une boiterie et le pied à plat. Il y a une perte de force et parfois d’équilibre (montée sur pointe, escalier, …). L’œdème est rapidement volumineux, la douleur variable selon les patients.
L’examen clinique est le temps clé du diagnostic et recherche les 3 signes typique de la rupture :
1° une sensation de dépression sur le tendon (gap intra tendineux)
2° une attitude anormale du pied (perte de l’équin physiologique)
3° le signe de Thompson traduisant la perte de liaison entre les muscles du mollet et le pied
Si les 3 signes typiques sont retrouvés à l’examen clinique, le diagnostic de rupture complète est confirmé.
Paraclinique
Aucun n’examen n’est nécessaire, il s’agit d’une urgence chirurgicale.
L’échographie n’est pas nécessaire pour confirmer le diagnostic : un examen clinique est suffisant pour le diagnostic. Souvent la réalisation d’une échographie entraine toujours un retard de prise en charge du fait du délais de réalisation de l’examen. Par ailleurs, elle est souvent source de mauvais diagnostic en concluant à tort à une rupture partielle faussement rassurante.
Elle peut cependant s’avérer utile pour évaluer l’état tendineux dans certains cas (recherche de tendinopathie chronique pré-existante) et ainsi aider pour la décision du choix du traitement.
La localisation de la rupture (proximale à la jonction entre le muscle et le tendon, en plein milieu du tendon ou distale à la jonction entre le tendon et l’os) lors de l’examen clinique est importante car le choix du traitement dépend aussi de cette localisation.
Traitement
1/ Traitement orthopédique
Il consiste en une immobilisation plâtrée sans appui pendant 6 à 8 semaines. Le plâtre devra être réajusté et la position modifiée entre la 3ème et 4ème semaine. Une prévention de la phlébite est obligatoire pendant toute la durée d’immobilisation. A la fin de cette immobilisation il faudra réaliser des séances de rééducation pour réapprendre la marche et assouplir et renforcer les muscles du mollet.
Ce traitement orthopédique est réservé aux patients peu sportifs, présentant des contre-indications ou des risques majeurs à la chirurgie.
2/ Traitement chirurgical
Il consiste en une réparation du tendon d’Achille par une suture chirurgicale. Elle pourra se faire soit par chirurgie mini-invasive, soit par chirurgie classique en fonction des délais de prise en charge et du type de rupture. Après l’intervention il faudra porter une botte amovible sans appui pendant 6 semaines avec une anticoagulation préventive.
Photo de la botte et talonnettes ? ou photo de cicatrice de percut (pas tenolig !!!)
En cas de désinsertion du tendon d’Achille de son insertion sur le calcanéum, la chirurgie est obligatoire avec une refixation du tendon sur l’os. La durée d’immobilisation après l’opération sera aussi indispensable et identique que pour une suture du tendon.
A la fin de cette période d’immobilisation, la rééducation pourra être débutée.
La convalescence d’une rupture du tendon d’Achille est toujours prolongée (6 à 12 mois) du fait :
1° d’un risque de re rupture lors des 5 premiers mois (pouvant entrainer une chirurgie ou une reprise chirurgicale selon le traitement initialement choisi)
2° du temps nécessaire à remuscler le mollet.
L’arrêt de travail est d’environ 8 à 12 semaines mais tiendra compte des spécificités professionnels de chacun. La pratique sportive ne sera pas reprise avant les 5 mois après la rupture.
Une prise en charge au-delà de 4 semaines de la rupture représente une perte de chance car la suture directe du tendon d’Achille n’est en général plus possible.
Il faut dans ce cas précis souvent compléter le bilan par une IRM et adapter les techniques chirurgicales. Lors de ces stades tardifs, il faudra utiliser des techniques chirurgicales dits de sauvetage qui sont plus invasives, comportent des risques notamment cicatriciels plus élevés et dont les résultats sont moins fiables.