Le tendon d’Achille est le tendon qui relie les muscles du mollet à l’arrière de l’os du talon (calcanéum). Il est responsable de la propulsion lors de la marche. Il peut être atteint de deux types de lésions : soit traumatique (rupture du tendon d’Achille) soit dégénérative (tendinopathie). Dans les deux cas, très souvent, la pathologie est liée à la pratique sportive. La rupture survient lors d’un effort brutal et la tendinopathie lors d’un geste répété.
La tendinopathie est une pathologie dégénérative du tendon d’Achille. La pratique sportive est le plus souvent à l’origine de ces tendinopathies avec un surmenage et des microtraumatismes répétés. Il existe parfois des facteurs favorisants osseux et tendineux.
Clinique
La pathologie se manifeste par une douleur dans le tendon d’Achille à la marche et au chaussage et qui diminue au repos. Chez certaines personnes il peut y avoir l’apparition d’une tuméfaction du tendon d’Achille, douloureuse à la palpation.
L’examen doit être complet en recherchant les facteurs de risque (pratique sportive, chaussage, antécédents traumatiques du tendon, …), la localisation de la douleur (dans le tendon ou à son insertion sur le calcanéum) et les facteurs anatomiques associés (rétraction des muscles gastrocnémiens, anomalies de l’arrière pied, …).
Paraclinique
Une radiographie en charge des deux pieds de face et de profil (bilan podométrique) est indispensable pour rechercher des facteurs osseux favorisants.
Une IRM et une échographie seront réalisées pour identifier le type de lésion et sa localisation.
En fonction des constatations clinique et du bilan lésionnel à l’imagerie on différenciera deux types de tendinopathies : tendinopathie corporéale (en plein milieu du tendon d’Achille) et tendinopathie d’insertion ou enthèsopathie (au niveau de la jonction du tendon d’Achille avec le calcanéum).
Traitement
Le traitement médical est toujours indiqué dans un premier temps. Celui-ci comporte des nombreuses possibilités (adaptation de la pratique sportive et du chaussage, réalisation de semelles orthopédiques, rééducation …) qui seront à adapter au cas de chaque patient.Il sera initié par votre médecin traitant et pourra être complété par votre chirurgien après l’examen clinique.
En parallèle, il peut également être nécessaire de réaliser un bilan avec le médecin traitant ou le rhumatologue pour éliminer tout risque de pathologies inflammatoires chroniques.
En cas d’échec du traitement médical bien conduit, il faudra envisager un traitement chirurgical.
Le traitement chirurgical dépendra du type de lésion et de sa gravité mais aussi de sa localisation (corps tendineux, insertion basse du tendon d’achille, …). Il consistera soit à des gestes tendineux (peignage du tendon d’Achille, allongement du tendon d’Achille, …) soit à des gestes osseux (résection d’un bec osseux calcanéen, désinsertion-réinsertion du tendon d’Achille, …) qui pourront être réalisés en chirurgie mini invasive ou percutanée selon les cas. Il sera adapté et choisi par votre chirurgien selon votre pathologie propre.
L’immobilisation post-opératoire est variable de 3 à 6 semaines en fonction de votre intervention chirurgicale. Le respect des consignes post opératoires données par votre chirurgien vous permettra une convalescence plus aisée et un meilleur résultat final. L’arrêt de travail est en général de 8 à 12 semaines mais tiendra compte des spécificités professionnelles de chacun. La reprise sportive peut généralement se faire vers 3 mois post opératoire de manière progressive et à adapter selon le type de sport.