Les complications sont heureusement rares mais il faut avoir conscience des risques possibles aussi minimes soient-ils avant d’envisager une intervention chirurgicale. En effet, la survenue d’une complication rallonge souvent la récupération et peut compromettre le résultat attendu.

Certaines de ces complications peuvent nécessiter des traitements spécifiques, des avis spécialisés complémentaires, des gestes chirurgicaux complémentaires ou une nouvelle intervention.

La grande majorité des complications guérissent sans séquelle ou avec des séquelles mineures. Certaines peuvent laisser un handicap plus ou moins important.

Ces risques peuvent être le fait du hasard ou de la malchance mais peuvent être favorisés voire secondaires à des problèmes de santé connus ou non. Ainsi des maladies sous-jacentes chroniques (diabètes, problèmes hématologiques diminuant l’immunité, problèmes vasculaires,…) ou leurs traitements (corticoïdes, anticoagulants, …) peuvent ainsi augmenter la survenue de complications.

Parmi ces facteurs favorisants, certains pourront être atténués (adaptation de traitement, amélioration de l’équilibre diabétique, …) et d’autres non.

Un certain nombre de complications voient leurs risques très significativement augmenté par une intoxication tabagique active (citons notamment les troubles de cicatrisation, les infections et les problèmes de consolidation osseuse). L’arrêt du tabac doit être d’au moins 6 semaines avant tout geste chirurgical programmé pour être efficace et se continuer pendant la convalescence. L’absence d’arrêt du tabac vous expose à un risque de complications nettement augmenté.

L’équipe médicale qui s’occupe de vous prend toutes les précautions possibles pour limiter les risques, mais des problèmes peuvent toujours arriver malgré toute notre attention et notre prévention.

Voici une liste non exhaustive des complications qui sont le plus couramment rencontrées et pour lesquelles nous réalisons une prévention active. Les risques inhérents spécifiques à votre intervention vous seront expliqués par votre chirurgien en consultation.

Risque pendant l’intervention

  • Complication osseuse : l’intervention peut nécessiter la pose de matériel chirurgical qui peut être responsable de complications soit du fait de sa fragilité (rupture de matériel) soit du fait de la fragilité osseuse constitutionnelle (fracture sur ostéoporose, …)
  • Problème de saignement : des saignements excessifs et anormaux peuvent compliquer une intervention soit du fait d’une lésion vasculaire ou de facteurs constitutionnels favorisants pré-existants comme l’insuffisance veineuse avec varices, les traitements anticoagulants ou anti agrégants plaquettaires (Kardégic, Plavix, Aspirine, …). Des saignements excessifs peuvent conduire à la réalisation de transfusion si cela est jugé nécessaire par l’équipe médicale.
  • Complications de voisinage : lésions directes ou indirectes des éléments anatomiques (osseux, tendineux, vasculaires ou nerveux) à proximité du site opératoire.
  • Complications de l’anesthésie.

Risques précoces après l’intervention

  • Complications cicatricielles : la cicatrisation est en général obtenue en 3 semaines. Des retards cicatriciels peuvent être observés et conduire à des traitements spécifiques (prolongation ou adaptation du protocole de pansement, nouvelle intervention, …). Des nécroses cutanées peuvent être exceptionnellement observées lors de la chirurgie d’Achille entre-autre ou en cas de problème artériels associés (artériopathie, diabète, tabagisme,  ….).
  • Complications cutanées liées au pansement ou à l’immobilisation.
  • Complications osseuses : Une fracture osseuse majoritairement observée lors des reprises sportives trop précoces ou en cas de non-respect des consignes post opératoires. Un déplacement osseux secondaire des sites opératoires par défaut de fixation ou non-respect des consignes post opératoires et pouvant conduire à une reprise chirurgicale en raison d’un trouble de correction ainsi engendré (défaut ou excès de correction).
  • Complications nerveuses : des troubles sensitifs en général spontanément résolutifs en quelques mois mais pouvant nécessiter une reprise chirurgicale dans certains cas.
  • Complications infectieuses : Les infections peuvent nécessiter en fonction des cas d’une reprise chirurgicale pour lavage et prélèvements, d’une antibiothérapie prolongée, d’avis complémentaires notamment en infectiologie, ….
  • Complications veineuses : phlébite. Un traitement préventif sera mis en place chaque fois que nécessaire. La chirurgie de l’avant pied n’est pas reconnue comme favorisant les phlébites, mais les autres chirurgie (cheville, médio pied, …) oui.
  • Complications artérielles : un hématome (épanchement de sang dans l’articulation ou collection de sang dans les tissus situés autour de l’articulation) peut apparaitre en post opératoire. Des problèmes d’ischémie (arrêt de la circulation artérielle) peuvent exceptionnellement être observé et conduire à des prises en charge en urgence en chirurgie vasculaire. Il existe dans ces conditions un risque d’amputation. Ces situations sont généralement liées à des facteurs favorisants sous-jacent (diabète, tabagisme, artériopathie chronique, …).
  • Algodystrophie (ou neuroalgodystrophie) : un syndrome douloureux régional complexe peut survenir en absence d’autre complication visible et nécessiter une prise en charge prolongée spécifique. Elle est en général spontanément résolutive en quelques semaines ou mois.
  • Embolies graisseuses : possible lors de toute chirurgie osseuse mais exceptionnelle en chirurgie du pied et de la cheville.
  • Complications liées à l’anesthésie.
  • Allergie médicamenteuse : des traitements notamment antalgiques vous seront prescrit en post opératoire et peuvent, comme tous médicaments, engendrer des problèmes allergiques ou d’intolérances médicamenteuses.
  • Complications générales plus ou moins graves, citons notamment :
    • Complications cardiovasculaires.
    • Délire postopératoire.
    • Rétention urinaire.
    • Nausées.
    • Réactions allergiques.
    • Embolie pulmonaire.

Risques tardifs

  • Complication osseuse et de la consolidation : la consolidation osseuse est obtenue dans un délai de trois mois, l’absence de fusion osseuse après six mois signe la faillite de la consolidation osseuse (pseudarthrose) et nécessite une ré-intervention en fonction des douleurs ressenties.
  • Complication infectieuse : une infection peut survenir tardivement soit par voie sanguine à partir d’un foyer infectieux (peau, urines, bronches, vésicule, sinus, etc.) soit du fait d’une contamination opératoire passée inaperçue.
  • Algoneurodystrophie ou algodystrophie.
  • Epanchement articulaire chronique.
  • Douleurs chroniques qui peuvent persister au niveau du site opératoire.
  • Douleurs de transfert touchant d’autres segments ou articulations du pied que le site opéré.
  • Gêne au niveau du matériel chirurgical mis en place.
  • Œdème du pied ou de la cheville.
  • Récidive de déformation.
  • Aggravation de l’arthrose.