L’articulation de la cheville relie le pied à la jambe. C’est une pince (pince malléolaire) formée par l’extrémité distale de la fibula (péroné : malléole externe) et la partie distale du tibia qui se prolonge par une pointe interne (malléole interne). Cette pince enserre le talus (premier os du pied).
Lorsqu’on parle de fracture de la cheville, cela correspond à une fracture de la malléole interne, externe ou les deux.
Le but de la chirurgie est de rétablir cette pince pour que l’articulation puisse à nouveau fonctionner correctement. Si la pince n’est pas rétablie correctement, l’articulation fonctionne de manière anormale ce qui conduit à une usure prématurée (arthrose) de la cheville.
Clinique
La fracture survient le plus souvent soit après un accident domestique (chute dans les escaliers, …), soit après un accident sportif. Le mécanisme est majoritairement un traumatisme en rotation et varus (pied tordu en dedans) comme pour une entorse. La marche avec appui sur le pied traumatisé après la chute est impossible. Il peut s’associer une déformation visible à l’œil nu. Par la suite un œdème apparaitra.
A l’examen clinique la douleur est localisée à la palpation des reliefs osseux (malléole interne et/ ou externe). L’évaluation de la peau est essentielle afin de dépister une souffrance liée à la fracture qui peut conduire à décaler ou modifier la chirurgie.
Examens d’imagerie
Une radiographie de la cheville traumatisée de face et de profil est indispensable. Elle permet de confirmer le diagnostic en visualisant la ou les fractures ainsi que des critères de gravité de cette fracture (écarts osseux anormaux par rupture ligamentaire). Elle permet aussi de définir la prise en charge et de planifier l’intervention chirurgicale si elle est nécessaire.
En fonction des constatations cliniques et radiographiques, des examens complémentaires pourront éventuellement s’avérer nécessaires.
Traitement
1 – Traitement Orthopédique
Si la fracture est non déplacée (pince malléolaire normale), le traitement peut être orthopédique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de nécessité de réaliser une intervention chirurgicale. Dans ce cas, il faut prévoir une immobilisation par une botte en résine pendant 6 à 8 semaines. L’appui est strictement interdit pendant cette immobilisation. Une prévention de la phlébite est obligatoire.
Une surveillance radiographique régulière par votre chirurgien est obligatoire pour évaluer la consolidation mais aussi rechercher un déplacement secondaire sous plâtre. Si tel était le cas, le traitement orthopédique devrait être stoppé, la fracture nécessitant alors une intervention chirurgicale.
2 – Traitement Chirurgical
Si la fracture est instable, déplacée initialement ou si elle se déplace secondairement (lors de la surveillance d’un traitement orthopédique), il devient alors nécessaire de réaliser une intervention chirurgicale pour rétablir l’anatomie normale de la pince malléolaire.
L’intervention chirurgicale se fera rapidement dans les premiers jours qui suivent la fracture si l’état de la peau le permet. Elle sera adaptée à votre type de fracture en fonction de votre bilan lésionnel établi grâce vos radiographies.
Après l’intervention une immobilisation dans une botte amovible pendant 6 semaines sera nécessaire. L’appui est interdit pendant les 4 premières semaines voir plus selon le bilan lésionnel initial et l’évolution post-opératoire.
Rééducation
A la suite des 6 semaines d’immobilisation et selon les résultats des radiographies de contrôle, votre chirurgien vous donnera l’autorisation de reprendre l’appui et de démarrer la rééducation.
La rééducation est indispensable pour retrouver une marche libre et sans boiterie et pour renforcer les ligaments et muscles stabilisateurs de la cheville. Elle varie entre 1 et 2 mois selon les patients et le type de fracture. La reprise sportive pourra généralement se faire à 3 mois après la fracture selon l’évolution de la douleur et le niveau sportif.
À long terme
La restitution d’une anatomie normale ou proche de la normale en fonction des lésions permettra de grandement retarder ou d’éviter l’évolution vers une arthrose de cheville.
Le matériel mis en place lors de l’intervention chirurgicale peut devenir sensible au touché et gêner lors du chaussage. Son ablation est en général possible à partir de 12 à 18 mois après l’intervention chirurgicale et en fonction des radiographies de contrôle.