C’est la cause principale d’une consultation pour talalgies (douleur du talon). L’apparition de la douleur est d’aggravation progressive au fil du temps. Elle est localisée sous le talon, déclenchée lors de la station debout et accentuée lors de marches longues.
La douleur est augmentée à l’examen clinique lors de la mise en tension de l’aponévrose plantaire (éventail de fibres tendues du talon jusqu’à la base des orteils). Cette dernière est rétractée. Lorsque l’on retrouve ce signe à l’examen clinique, le diagnostic d’aponévrosite plantaire est posé.
La rétraction de l’aponévrose plantaire exerce une traction à chaque pas sur son insertion au niveau du talon ce qui crée une inflammation douloureuse. La chronicisation de cette inflammation peut créer à long terme une réaction osseuse, une enthèsopathie communément appelée l’épine calcanéenne. L’épine calcanéenne est considérée à tort comme responsable de la douleur, elle est seulement la conséquence de l’inflammation chronique de l’aponévrose plantaire. Cette inflammation est elle par contre très douloureuse.
La suite de l’examen clinique se fera à la recherche de facteurs associés comme une rétraction des muscles gastrocnémiens ou une anomalie morphologique du pied. Il faudra également rechercher d’autres causes de talalgies (causes inflammatoires, nerveuses, osseuses…)
Paraclinique
Des radiographies en charge des deux pieds de face et de profil (bilan podométrique) ne sont pas indispensables pour affirmer le diagnostic mais pour éliminer des anomalies morphologies du pied. Cette radiographie permettra parfois de mettre en évidence l’épine calcanéenne, conséquence de l’aponévrosite plantaire. Si l’aponévrosite plantaire évolue depuis peu de temps, l’épine calcanéenne ne sera pas présente.
En cas de discordance radio-clinique ou de doute sur une pathologie inflammatoire, une compression nerveuse…. d’autres examens complémentaires peuvent être demandés comme une échographie de l’aponévrose plantaire, une IRM ou un électromyogramme. En cas de doute sur une pathologie inflammatoire, une consultation complémentaire avec un rhumatologue sera également à faire.
Traitement
Dans un premier temps le traitement est toujours médical avec une adaptation du chaussage, le port de semelles orthopédique, de la rééducation…. Il sera initié par votre médecin traitant et complété par votre chirurgien si besoin selon l’examen clinique.
En cas d’échec du traitement médical prolongé et bien conduit, un traitement chirurgical pourra être envisagé. La nécessité d’un traitement chirurgical est rare. Il n’y a pas d’indication de résection de l’épine calcanéenne.
Il consistera en une section de l’aponévrose plantaire à son insertion au niveau du talon par chirurgie mini-invasive ou percutanée. Dans les suites opératoires une immobilisation dans une botte pendant 6 semaines est nécessaire avec un appui interdit et une anticoagulation préventive pendant les 3 premières semaines. A la suite de cette immobilisation il sera nécessaire de faire des séances des kinésithérapie.